La table est déjà mise ; il faut que tout soit prêt
Lorsque vont arriver les premiers invités :
Toute blanche et dorée, avec des rameaux verts
Et du rouge carmin ! De grands spots de lumière
Illuminent la nappe ; ils sont si lumineux
Qu’ils blêmissent le teint et font cligner des yeux.
C’est beaucoup trop clinquant : mieux vaudrait des bougies…
L’erreur est réparée, et leur doux clignotis
Fait luire le cristal et la vaisselle blanche
De fine porcelaine à sortir le dimanche ;
On aura de la dinde, et les treize desserts
Vont un peu adoucir la rigueur de l’hiver.
Mon Dieu, que ça sent bon ! D’ineffables odeurs
Se répandent partout… Par contre, tout à l’heure,
Quand on n’aura plus faim, ce sera détestable
De sentir le rôti et les relents de table !
Mais oublions cela ! Vivons l’instant présent…
La nuit est vraiment douce et un souffle de vent
Chante en tournicotant autour de la maison :
Le mistral obligeant s’est mis au diapason.