Un essaim de flocons voltige en tournoyant
Au-dessus du Cimet*, légers papillons blancs
Dissous dès que posés sur la roche encor tiède ;
Corpuscules jolis, précoces, qui précèdent
Le tout prochain hiver toujours bien embusqué ;
Astérisques ténus, émissaires légers
Venus nous prévenir de la fin de l’automne,
Ils étoilent d’argent le ciel bas un peu jaune.
Peut-être encore un mois pour qu’ils soient bien costauds !
Assez pour tout couvrir d’un robuste manteau
Impeccablement blanc, impeccablement lisse
Qui nous permette enfin une superbe glisse.
Mais il est encor tôt. Ils ne sont qu’embryons
Et ébauche de neige ; immatériels soupçons
De froidure et d’hiver très vite évaporés
Dès que le soleil sourd du sommet du Cimet.
*Sommet des Alpes de Haute-Provence