Poème illustré par un tableau de :
Paul Sieffert
La belle est allongée sous le gros soleil roux
Installé depuis peu en plein centre du ciel.
Sa nudité parfaite a la couleur du miel,
Et quiconque l’a vue en est devenu fou !
La belle est allongée sous la lumière claire
Du printemps revenu depuis peu en Provence.
Sa peau a le poli d’une belle faïence,
Le velouté parfait de ces roses trémières
Refleurissant enfin dans le fond du jardin.
Sa rousse nudité est infiniment belle
Sous les rayons d’avril fusant en étincelles
Sur son corps revêtu d’une peau de satin.
La belle est allongée sous le soleil tout rond,
Pas encor bien costaud dans le ciel printanier,
Mais qui semble vouloir être le tout premier
A effleurer tout doux ce mystère si blond,
Cette peau de brugnon, si compacte et si fine.
Peu à peu la lumière y dépose de l’ambre
Recouvrant d’or cuivré son beau corps et ses membres.
Sous son ventre palpite une frêle églantine.