Il flotte en mon jardin un parfum délicieux,
Mélange de jasmin, de rose et de lavande.
Un peu plus loin, là-bas, volettent sur la lande
Des effluves grisants, frais cocktail harmonieux
De thym, de romarin et de sauge sauvage
Qui excite le nez ; ça pique et ça sent bon.
On tète l’air fleuré comme un goûteux bonbon :
Les odeurs de juillet enivrent le village.
Te souviens-tu, dis-moi, de ces Grecs lotophages
Débarquant sur une île au parfum envoûtant
Et qui les tint captifs, les saoulant tant et tant
Qu’ils ne désiraient plus en quitter le rivage ?
C’est une étrange fleur qui les avait charmés.
Peut-être est-ce pareil par chez nous en Provence,
Où l’on sent en été d’insolites fragrances ?
Mais la fleur du lotus faisait tout oublier,
Ce qui n’est pas le fait des plantes provençales.
Ca sent très bon, c’est tout – et c’est déjà très bien –
Des rives de la mer et jusques aux confins
Des Alpes tout là-haut… La chaleur estivale
Exacerbe avec feu les sublimes odeurs
Du Midi enfiévré où même la lumière
Fleure bon les senteurs de notre belle terre,
Ces arômes exquis d’une fraîche verdeur.
Très beau poème sur les senteurs de la Provence. Après une lecture attentive, soudainement, la Provence envahit la pièce et l’on se surprend arpentant une colline en fleurs.