Ratatiné au fond d’une petite boîte,
Il y a un poète. On l’y a enfermé
Car il était gênant ; ces poèmes germés
Dans son cerveau subtil, une doctrine étroite
N’a pu les accepter : trop libres pour des cons…
Lui, c’est un insoumis qui persiste à penser
Qu’on ne peut l’asservir, qu’on ne peut le tancer
Pour le changer enfin en un être infécond !
Tout recroquevillé dans sa cage étriquée,
Il n’en souffre pas trop, empli de tous ces mots
Qui lui font oublier la douleur et les maux
Infligés par des fous à l’âme intoxiquée
Par un credo obtus… Ils devraient se méfier :
Du cerveau du poète, toute une arborescence
De sublimes pensées à l’énorme puissance
Jaillit comme un buisson, qui va faire craquer
Les barreaux de sa cage… Et bientôt c’est sa geôle,
Puis la ville alentour, enfin tout le pays
Que son message en vers abat à l’infini…
Le poète est vainqueur malgré la camisole
Dont on l’a affublé. Et même s’il en meurt,
C’est lui qui a gagné du fond de sa prison.
Petit homme fragile, il avait donc raison ;
La force de ses mots l’a couronné de fleurs…
*Dédié à Ashraf Fayad, poète, condamné à mort par l’Arabie saoudite pour « apostasie »
Bravo!
merci Vette, de prendre, de si loin, la défense d’un pauvre poète qui avait cru, l’insensé, échapper à la guerre qui ruine son propre pays en cherchant refuge dans un « pays frère »…qui s’est avéré pire encore, dans son opulent fanatisme!
Ashraf Fayad est en effet Palestinien !
Palestinien qui s’est réfugié en Arabie saoudite, se jetant ainsi d
(suite) … dans la gueule du loup !!!
Lu sur Facebook :
de Thevoz Jacqueline :
« Un très beau poème, magistral ».