Poème illustré par un tableau de :
Arlette Rémy
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L’horizon est frangé d’un mauve délicat
Sous le ciel transparent, lumineux, presque blanc.
Les ruines du château, sur leur tas de gravats,
Sont empourprées de feu par le soleil levant
Avant de recouvrer leur bien triste grisaille
De pierres corrodées par le temps qui délave…
Citadelle orangée où erre la gueusaille
Des ombres oubliées, lamentables épaves
D’un lointain Autrefois maintenant effacé.
Mais le jour qui éclôt les a fait disparaître,
Et la lumière crue d’un beau matin de mai
Dissout l’ombre effrayante, en y faisant renaître
Des scintillements d’or comme des fleurs nouvelles.
Mison la médiévale est encor endormie
Au creux de son lacis de rues et de venelles
Et le jour qui s’en vient l’a lavée de sa nuit.
Sur le haut du beffroi, deux jolies tourterelles
Sont encor endormies dans leur frou-frou de plumes.
Mais il faut s’éveiller : à grands coups d’étincelles,
Le soleil triomphant vient de chasser la lune.