Ralentie par le poids de sa pauvre carcasse
Si lasse et engourdie par la fin de sa vie,
Une dame trottine, et ses pas tout petits
Laissent sur le chemin la dérisoire trace
D’un destin minuscule. Elle n’est plus grand’chose ;
Elle est seule, elle est vieille, et semble n’avoir plus
Aucune identité. Comme vivent les roses,
Elle fut éphémère ; elle n’a rien vécu.
Appuyée sur sa canne, elle va lentement
Et la foule l’évite en respectant son âge.
Le temps a dilué les traits de son visage,
Sa joliesse d’antan a fui avec les ans.
Un destin anodin, pas grand’chose à conter !
Une petite vie sans beaucoup d’importance
Qui ne laissera rien. Ni excès ni outrances,
Et des jours tous pareils au long de tant d’années…
C’est pourtant une étoile issue du vaste ciel ;
Un lumignon léger tout aussi important
Pour le Destin humain que d’immenses talents ;
Une existence rare et portée par les ailes
De la vie qui palpite au sein de l’Univers…
La vieille dame va, suivant comme elle doit
Le reste du chemin. Elle n’a pas le choix,
Mais sent qu’elle est menée vers l’ultime lumière.