Poème illustré par :
Claude-Max Lochu
www.lochu.com
L’un est passé au vert et l’autre au rouge clair :
C’est ainsi qu’on conduit dans les rues de Marseille !
L’un d’eux avait raison et sa juste colère
Coquericocotait et vrillait les oreilles
Des badauds accourus pour jouir du spectacle.
Mais jamais le chauffard n’avouerait – non jamais !
Qu’il était dans son tort. Comment un tel obstacle
Avait-il ainsi pu s’en venir le heurter ?
Son énorme béhème avait un gros coquard,
L’autre un plus gros encor. Chacun s’égosillait,
Reprochant à autrui son probable retard,
Qui pour un rendez-vous et qui pour travailler !
Le ton montait, montait : des jurons, des injures
Ponctués de soupirs et tout ensoleillés
Par l’accent du Midi, le plus beau, le plus pur :
La quintessence même de l’accent Marseillais !
Puis ils se sont calmés, soudain raccommodés
Comme par un miracle. Au moins en apparence …
Ils ont baissé le ton car un flic approchait,
Mais tout s’est terminé par une contredanse !