Poème illustré par :
Jean-Paul Courchia
http://courchia.com
Au centre du village elle bat comme un coeur,
Mais pas en ce moment ; ce n’est pas encor l’heure :
Il est un peu trop tôt ou bien un peu trop tard.
Il n’y a qu’un client qui lit devant le Bar
Son journal quotidien. Perclus de cent années,
Un énorme platane à la peau bigarrée
L’ombrage en clair-obscur. Il est un peu malade,
Mais on veut l’ignorer : il est indispensable !
La place est vide encor. On n’est qu’au mois de mai,
Les touristes sont loin ; tout est calme et bien quiet
Et l’on se sent ici très loin du vaste monde !
Est-on vraiment bien sûr que notre Terre est ronde,
Qu’un ailleurs y existe ? Sur la petite place,
On l’oublie volontiers et l’on ne trouve trace
Nulle part d’un quidam qu’on appelle « estranger » !
On est encor en paix et bien loin de l’été …