A l’Est le ciel est rouge et la montagne est belle
Malgré l’aridité de ce temps si pervers.
L’on m’a dit qu’autrefois l’on appelait « Hiver »
D’étranges jours très froids naissant en ribambelle
Vers le mois de janvier ! Là-bas, le ciel rougeoie
Pour laisser fuser l’or du tout premier soleil
Qui va naître bientôt ; et son glorieux réveil
Gagnera la vallée pour que tout y flamboie,
Nous laissant silencieux face à tant de beauté.
Ce tout petit matin est le meilleur moment
De toutes nos journées ! Avant ce feu dément
Qui va nous faire fondre et tout déshydrater,
Il faut nous réjouir de chaque instant béni
Et de plus en plus rare où il fait un peu frais…
Près de la Font des Biés subsiste un grand carré
D’une herbe haute et drue aussi douce qu’un nid.
L’on va s’y allonger, contempler la montagne
Si fascinante encor malgré ses flancs pelés
Tachés d’un peu de vert. En plaine, tout est laid
Depuis qu’il n’y pleut plus ! La sécheresse gagne
Et rares sont les coins encor un peu humides.
L’eau est rare, partout. Qu’allons-nous devenir ?
Nos enfants auront-ils encor un avenir ?
Dans le ciel bien trop pur pas une seule ride…