Il y a sur son front trois perles de cristal
Qui roulent lentement. Commence-t-elle à fondre ?
Ne va-t-on retrouver de la belle Chantal
Qu’une flaque dorée qui s’en va se confondre
Avec les vagues bleues s’abattant sur la plage ?
Il fait tellement lourd que même au bord de l’eau
Elle espère ardemment le gigantesque orage
Rafraîchissant soudain un temps beaucoup trop chaud.
Car Chantal n’en peut plus et vit dans le Midi,
Depuis la mi-juillet, un été effroyable.
Tout huilé de sueur, son épiderme luit :
Il n’est plus une peau satinée, désirable,
Préparée pour l’amour, faite pour les caresses,
Semblable à un velours aux chauds reflets ambrés,
Mais un étui suant qu’agresse avec rudesse
Ce soleil carnassier indûment adoré.
Il fait vraiment trop chaud ! Nul n’y résiste plus,
Même les abonnés des plages de Marseille,
Qui y passent leur temps et qui y vivent nus
A longueur de journée ! Cet été les effraye ;
Il est trop agressif depuis quelques années…
Il faut partir ailleurs. Chantal se lève enfin
Pour fuir le bord de mer, rouge et congestionnée.
Le sable de la plage est divinement fin…