Je viens de m’éveiller. Un morne petit jour*
Luit derrière le Brec. C’est bel et bien l’automne
Qui s’en est revenu. Au loin le glas qui sonne
Me rappelle que rien ne peut vivre toujours.
Je voudrais ne jamais sortir de ma maison !
Il fait froid, il fait gris, et la pluie tambourine
Aux vitres embrumées. Ce n’est pas la saison
De courir affronter cette eau qui dégouline
Du ciel depuis hier ! Tout est triste alentour,
J’ai le cœur en écharpe, et ce temps contribue
A mon grand désarroi. Le chagrin qui embue
Mon cœur enchifrené me semble sans retour
Car je ne t’ai pas vu depuis huit jours entiers.
La pluie s’est arrêtée. Maintenant c’est la brume
Qui frôle les carreaux. Il faudrait que j’allume…
Cet hiver sera-t-il comme l’hiver dernier
Pétri de solitude ? Où je ne te voyais
Qu’un jour par-ci par-là… Tiens, l’on frappe à la porte !
Un voisin, un ami ? Après tout, peu m’importe !
Qu’il gomme mes pensées car je m’apitoyais
Bêtement sur mon sort. C’est ce ciel gris et bas
Pesant sur la maison qui m’a désabusée
Sur notre relation. Il me faut refuser
Ce pessimisme idiot qui rend mon cœur si las…
* Attention, je vous rappelle que mes poèmes ne sont absolument pas autobiographiques ! Mon coeur va très bien, merci !