Si nous pouvions enfin mieux écouter les autres,
Porter plus d’attention à leurs maux, leurs ennuis,
En nous souciant bien plus de ce qu’ils nous ont dit…
Sans paraître endosser l’habit du bon apôtre,
Leur montrer qu’on les aime et qu’on les apprécie ?
Si nous nous efforcions de laisser notre cœur
Se tourner vers autrui – indicible douceur !
Pour montrer qu’on est là, et qu’est enfin finie
L’énorme solitude où s’abîme sa vie ?
Si nous faisions un geste : un câlin, un baiser,
En prenant dans nos bras cet intrus étranger
Seul au bord du chemin, et dont la seule envie
Est de pouvoir enfin s’arrêter et se dire
Qu’il est malgré ses maux vraiment un être humain
Qu’aiment d’autres Humains ? Si lui tendre la main
Pouvait le rassurer, lui éviter le pire ?
Ce n’est pourtant pas dur de former une chaîne
En nous tenant les mains pour mieux nous apprécier !
Et si nous l’écoutions, l’autre, le Charpentier ?
Si à force d’amour nous détruisions la haine ?