Si l’on pouvait un jour se nicher dans la poche
D’un kangourou géant, l’on pourrait oublier
Cette vie embrouillée qui est parfois si moche !
Redevenir petit et pouvoir se cacher
Non loin de son gros coeur, pour se laisser bercer
Au rythme de ses pas, au tempo de ses sauts,
Même s’ils sont brutaux, parfois désordonnés ;
Se savoir protégé dans un lieu doux et chaud,
Partout enveloppé d’une douce fourrure ;
Ressentir de très loin les bonds incohérents
D’une existence folle et quelquefois si dure ;
Etre bien cajolé, se sentir pleinement
Pris en charge et aimé comme un petit enfant ;
Etre un kangourounet tout au fond d’un pochon,
S’y sentir à l’abri de ces désagréments
Qui pourrissent l’Ici ! Comme dans un cocon,
Ignorant que la vie est pavée de misères !
Oh ! Combien sont heureux les petits kangourous
Plongeant sans coup férir la tête la première
Au creux de leur maman qui pare tous les coups.