Le ciel blond luit comme de l’ambre
Sous le soleil noir de novembre.
La neige tombe à lourds flocons
Et festonne de blancs cocons
Le tronc sombre des arbres morts…
Ou le semblant, mais vifs encor
Sous leur écorce racornie.
La belle période est finie
Et la montagne se prépare,
Sous la pelisse qui la pare,
A l’impitoyable saison
Qui va lui être une prison
De froid, de gel, plombée de nuit.
Cependant la neige qui luit
Est maintenant très séduisante
Sous la lumière qui argente
Les rudes pentes de l’Ubaye.
L’on entend même des sonnailles
Tinter au loin dans une étable.
La montagne s’est faite aimable
Sous son bel édredon dodu.
L’horizon mou qui a fondu
A perdu ses angles rigides
Sous sa lourde couette candide.