Face à moi une butte est poudrée des tons sages
Du mitan de l’automne aux doux reflets d’opale.
Un cyprès effilé lance à la verticale
Sa flèche bleu foncé qui raie le paysage.
Car on n’est qu’en octobre, et seuls quelques branchages
Rutilent rouge feu, taches presque brutales
Dans la douce fraîcheur d’un matin de cristal.
Tout au creux du vallon se cache le village.
Ma maison est ancrée sur la colline en face.
Entre les deux côteaux, les jardins sont sans grâce,
L’été s’en est allé, le manque d’eau les tue.
Les tertres vis-à-vis curieux se dévisagent,
Deux univers jumeaux et pourtant inconnus.
Au loin roule le râle ultime d’un orage.