Poème illustré par un tableau de :
Alain Demarte
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C’est un tout petit port pas bien loin de Marseille :
Un abri exigu, infime bassin bleu
Dans sa crique étrécie, d’où quelquefois l’on peut,
Quand la vie alentour doucement s’ensommeille,
Ouïr tout étonné souffler un train qui passe,
Surplombé comme il l’est d’une gare-jouet.
C’est un tout petit port en forme de nouet
Où macère la mer calmée qui s’y délasse.
C’est un tout petit port appelé Niolon
Bien enclos par sa digue aux grosses pierres brunes,
Clignant de mille feux quand luit le clair de lune,
Où le vent chante et flûte ainsi qu’un violon.
C’est un tout petit port qui scintille au soleil,
Isolé en hiver de la ville qui gronde
Sur l’autre bord, là-bas. Bien protégé du monde
Et des flots importuns que le mistral balaye,
Il est comme un saphir enchâssé dans l’écrin
De son gros mur rugueux où se brisent les vagues.
Il est paisible et doux ; et la mer qui divague
Aime se reposer en son havre serein…
A Denis