Poème illustré par un tableau de :
André Lhote
(1885-1962)
Il fait beau aujourd’hui. Marseille a retrouvé
Son petit air faraud et toute sa gouaille,
Avec son grand foutoir et l’habituel ouaille
Qui la font trépider comme un chat énervé.
Les gens vont à la mer. Ils veulent profiter
Du tout nouveau soleil au tout nouveau printemps.
Et l’on dirait que tous ont été rameutés
Par le même tocsin, tous au même moment !
Boudiou, quelle allégresse ! On ne dirait jamais
Que leur ville subit moult et moult persiflages !
Car les Marseillais rient – Marseillais enjoués,
Ne songeant pour l’instant qu’à courir à la plage !
Le soleil est si fort qu’il semble crépiter
En leur communiquant sa force guillerette.
Les Marseillais sont fous, les Marseillais sont gais.
A quoi cela sert-il de se prendre la tête ?