Mais à quoi sert ce Temps qui passe,
Auquel on ne peut s’accrocher ?
Les souvenirs ? Des ricochets
Ne laissant que bien peu de traces
Sur la mémoire où tout s’efface ;
Rien ne sert même d’en parler…
Le Temps ressemble à un reflet
Ephémère dans une glace.
Il passe, il court, il nous entraîne…
Oh, le figer dans les moments
De pur bonheur ! Mais l’on se ment
A croire ces instants pérennes
Puisqu’on glisse sur une pente.
Pourquoi donc même regretter,
Et s’agripper pour résister
A cette implacable descente ?
Passé fini, présent fugace,
Avenir vraiment incertain :
Tout projet est un baratin,
La mort est toujours sur nos traces
Et toute fuite est impossible.
Est-ce utile de l’affronter,
De protester ou d’insister ?
Sa puissance est irrésistible.
Seule la mer semble immuable,
Toujours pareille et toujours là,
Insensible au grand pugilat.
Mais elle efface sur le sable
Toute empreinte de pas humains.
De quoi sera donc fait demain ?