Au bout d’une branche une goutte.
Est-ce une larme de l’hiver,
L’hiver mortifié que dégoûtent
Les invraisemblables points verts
Disséminés sur la garrigue ?
Espoir craintif, rêve fervent…
C’est vrai que parfois nous fatiguent
Le froid encor, la pluie, le vent !
N’est-il point trop tôt pour sourire,
Pour croire l’hiver terminé ?
Et cette brise qui soupire,
Souffle du printemps nouveau-né,
Est-ce un faux mistral qui n’aspire
Qu’à hurler et se déchaîner ?
Peut-être sera-t-il le pire
De ces grands vents venant freiner
Le désir d’ivresses nouvelles ?
Mais non ! Le nectar du printemps
Commence à remplir la coupelle
De ces fleurs que tu aimes tant,
Ces tulipes multicolores
Qu’a ripolinées le soleil.
Les oiseaux vont chanter encore
Le doux printemps et son réveil !
Dis, l’entends-tu qui zinzinule,
Cet oiseau chapeauté de bleu ?
La fontaine mousse et ses bulles
Rappellent que soudain il pleut.
Mais ce n’est rien, ce n’est pas grave :
La nature a tant besoin d’eau
Qui la désaltère et la lave !
Oh ! Vois comme ce ciel est beau…