Poème illustré par un tableau de :
Maurice Morin
Sur la montagne bleue, le grand mois d’août flamboie.
Sous les luges foulant la piste encor ouverte,
L’herbe drue fleure bon ; elle chuinte et verdoie.
Nous suçons un sorbet face à la Savonnette*,
Totalement béats de pouvoir contempler
La sculpture des pics sur l’infini ciel bleu !
Tout a été lavé par les pluies de juillet,
Roulant en rus d’eau claire au fond de chaque creux !
C’est le Sauze estival ! Le simple et grand bonheur
D’aspirer goulûment un air presqu’un peu frais !
Des gens pas trop bronzés s’y lèvent de bonne heure
Pour s’en aller grimper hors des sentiers pavés.
D’autres sont seulement là où ils aiment être :
Un joli coin perdu en haut de la Provence !
Un village sans faste où ils aiment renaître,
Loin du bruit, des fumées, de tant d’autres nuisances…
Nous sommes affalés sur nos grands fauteuils blancs
Tels des lézards repus abreuvés de lumière.
La montagne scintille d’étoiles d’argent
Accrochées joliment en haut des conifères.
*La Savonnette est la piste des débutants au Sauze