Le soleil est levé depuis à peine une heure
Et Lambesc est tranquille au pied du Jacquemart.
L’aube est fraîche et laiteuse, et un léger brouillard
Flotte sur les toits… blancs : le Temps faisant erreur
A pris notre cité pour un lointain Lauzet !
Un tapis nivéen a recouvert les rues
D’au moins vingt centimètres de neige argentée.
Bastien le lève-tôt croit avoir la berlue :
C’est un instant bizarre et il se sent ailleurs,
Dans un monde inconnu au silence feutré.
Un sol immaculé, sauf les traces en fleurs
D’un matou assez fou pour oser s’y risquer !
Les trottoirs sont cachés ; plus un seul caniveau
Tant la couche est épaiss(e). Bastien en est sonné
Et rentre sur le champ en n’insistant pas trop
Car la neige lui monte au milieu des mollets !
Sa femme l’a cru fou quand il lui a conté
Que le village avait l’allure de Praloup.
Tant de neige à Lambesc ! Ils en sont sidérés !
Peut-être qu’un beau jour il y aura des loups ?