Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
www.bruni-gallery.com
C’était un bel été ; la vie y était belle.
Roucoulait dans l’air clair un chant de tourterelle
Qui le faisait vibrer de mille notes bleues.
C’était un beau matin et nous étions joyeux
Sous le ciel alangui illuminant Marseille,
Quand, au lever du jour, la ville s’ensoleille
D’une prime lumière. Il faisait bon, dehors,
Au moment où la mer est saupoudrée de l’or
D’une aurore clignant en millions d’étincelles.
L’eau turquoise cillait : des clins en ribambelles
Semblant nous avertir d’un danger : « Attention,
Rien n’est plus fugitif qu’une grande passion ! »
Mais nous, nous en riions et nous n’en avions cure,
Avec, dans notre coeur, l’unique sinécure
De ne penser qu’à nous. Marseille s’éveillait ;
Il faisait déjà chaud ; l’horizon se brouillait :
Effet prématuré d’un excès de lumière
Pleuvant comme du feu de la nue incendiaire ;
Matin incandescent où nous fûmes heureux…
Nous sommes en novembre et aujourd’hui il pleut…