Poème inspiré par un tableau de :
Pierre Noailhac
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Que la montagne est sombre ! On s’y sent à l’étroit,
Oppressé sous le ciel où courent des nuages
Se heurtant aux sommets, comme le grand arroi
De l’hiver triomphant, traînant dans son sillage
De vagues traînées bleues de défunte lumière.
Tout est gris, gris ou blanc : un gris-blanc encrassé
Et que mars a sali. Le coloris passé
De la neige qui fond et va nourrir la terre.
L’hiver a dévoré d’innombrables couleurs
Au long fil de son temps. Maintenant il ne reste
Sur la montagne bleue que les traces modestes
De nuances fanées. Presque rien, quelques pleurs
De teintes affadies. Où sont les étincelles
Du soleil printanier ? Des parcelles de nuit
Sont restées accrochées aux pentes du Lory,
Ombrant ses flancs bancals de leurs sinistres ailes.
Que la montagne est trist(e) ! Le jour est-il levé ?
On y respire mal, on s’y sent mal à l’aise
Sous les nues effrangées d’un ciel gris délavé.
Et ce temps hors du temps génère un grand malaise.