Poème illustré par un tableau de :
Ch. Cuzin
Il a neigé, grande merveille,
Vingt centimètres de poudreuse :
Une pagaille monstrueuse
Dans la moindre rue de Marseille !
Tout y est sens dessus dessous :
Voitures partant en glissade,
Casse-gueule, cabriolades,
Tramways en panne et piétons fous.
Les flocons étoilés qui tombent
Forment un voile scintillant,
Mais il aveugle les passants
Qui semblent marcher vers leur tombe
Tant tout est désorganisé.
On dérape, on ripe, on patine.
La ville est revêtue d’hermine,
Oui ! Mais à force de glisser
On s’en fout pas mal, on rouspète
Car on a les orteils glacés.
Le sol blanc commence à geler
Et le vent se lève en tempête.