Les premières chaleurs sont le temps de l’amour…
Oh ! Ma chère et très jeune amie du mois de mai,
T’en souviens-tu encor ? En ce début d’été,
Nous nous étions promis de nous aimer toujours !
Tu portais une robe de frais coton bleu…
Rose… ou jaune… ou … Qu’importe ! Une couleur passée
Comme nos amours mortes dès que commencées.
Oui ! Une robe bleue : la couleur de tes yeux !
Ta robe était fripée comme le sont les miens
Aux paupières plissées de vieux fauve lubrique ;
Et toi, trop jolie fleur aux gestes impudiques,
Tu as bien profité de ma faiblesse. Eh bien !
J’étais trop vieux pour toi. Et cet été tout frais
M’a trompé car j’ai cru que je pourrais te plaire.
Le jour qui allongeait, le soleil, sa lumière
T’ont montré trop crûment du temps tous les méfaits.
Mais j’avais, il est vrai, le double de ton âge ;
Et je ne pensais pas pouvoir un jour souffrir
En évoquant ta grâce, et ta bouche, et ton rire…
Pour les gens comme moi, l’amour est un mirage !