Lorsque je partirai, loin – de l’autre côté –
Et si Dieu me demande où je m’en veux aller,
Je ferai allusion à l’Ailleurs sous la mer
Pour y flotter enfin, bulle bleue et légère
Comme un Esprit des eaux détaché de ce monde.
La Méditerranée de ses eaux bleues et blondes
M’intégrera en elle au pays des poissons
Et je n’y serai plus qu’un infime frisson.
Je m’en pourrai voguer au fin-fond des eaux noires
Dans de sombres canyons où des formes ivoire
Ne ressemblant à rien du monde d’au-dessus
Flottent au sombre coeur de continents perdus :
Au plus profond de tout, où aucune lueur
Ne s’en vient transpercer l’ultime profondeur
De lieux inexplorés et inconnus des Hommes !
Où d’étroites vallées sinuent, étranges comme
La Terre du début et sa désolation.
Puis je remonterai, et tout à ma passion,
Je m’assimilerai au monde sous-marin
Dont le ciel est fait d’eau. Toujours calme et serein,
Détaché d’un vieux corps si pesant à porter,
Je ne serai qu’un rien en ce monde indompté
Encor vierge, innocent. Loin de la terre grise
Et de l’Humanité que l’inutile grise…