La cigale

C’est le vingt et un juin. La première cigale
S’est mise à striduler sur un pin desséché.
Friable écorce ailée sur sa branche bancale,
Elle craquète et crisse en ce matin d’été.

Petite vie fragile et gorgée de soleil,
Elle ne chante ainsi qu’au creux de la lumière.
C’est un tout petit bout de Provence, et la veille
Elle n’était qu’un rien enfoui sous la terre .

C’est un vingt et un juin . Dire que dans trois mois
Elle ne sera plus qu’une brève poussière !
Bâtonnet craquetant dans l’ombre qui flamboie,
Ce n’est qu’une brindille assoiffée de lumière …

Son temps est-il le nôtre ? Il se pourrait que non,
Que ces trois mois si courts soient comme notre vie,
– Parfois quelque cent ans – mais lui semblant fort longs !
Merveilleux nonchaloir que parfois l’on l’envie…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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