Poème illustré par un tableau de :
Aïvazovsky
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Un déluge cyclopéen,
Enorme pan d’énorme pluie,
Tombe en rideau sur le jardin.
Mugissant en cacophonie,
Par saccades des éclairs bleus
Rayent la nuit en explosant.
C’est une tourmente de feu,
De tonnerre, de bruit, de vent
Où le monde vire et dévire :
Le ciel et l’air, la terre et l’eau,
Il nous semble que tout chavire,
Qu’il n’y a plus ni bas ni haut.
Et puis soudain un craquement,
Enorme comme tout le reste !
Figés de peur, presque tremblants,
Nous n’osons plus faire un seul geste
Car dans la nuit bleue qui ruisselle
On ne peut vraiment plus sortir :
La raison défaille et chancelle
Tant la nature est en délire.
Mais au matin, le ciel est bleu,
Et notre olivier millénaire
S’est effondré, brisé en deux,
Frappé au coeur par un éclair.