De l’eau ! Fraîche surtout… Partout sur notre corps
A torrents, à grands seaux, afin que tous nos pores
La boivent goulûment pour calmer cette ardeur
Qui nous brûle le sang ! Cette énorme chaleur
Consumant la Provence a fait de nous des loques.
On a soif et l’on cuit, l’on halète, on suffoque
Et tout notre Midi est en ébullition :
Une sorte d’enfer où damnés nous bouillons !
Dans le jardin trop sec on joue à s’asperger
A grands coups d’arrosoirs, de lances et de jets
Pour – ne serait-ce que fort fugitivement –
Ressentir les bienfaits du frais ruissellement
De cette fausse pluie. Et notre jeu idiot
Nous détend peu à peu : c’est la magie de l’eau
Revivifiante et drue ; comme si des glaçons
Glissaient sur notre peau à grands coups de frissons.