Il ne pleut plus, et le jardin
Que la pluie d’automne a repeint
De couleurs sépia d’un autre âge*
Arbore un tout nouveau visage.
Il a l’air d’un ancien cliché
Aux tons passés et délavés…
Ce jour s’est-il trompé d’époque?*
Le temps d’autrefois s’entrechoque
A l’harmonieux temps d’aujourd’hui.
Le ciel a de très humbles teintes
Et l’allée que septembre a peinte
De brume est ouatée de gris.
Est-on jadis, est-on demain ?
Le ciel est comme un parchemin
Où peut s’inscrire l’envolée
D’une migration bariolée
Vers le grand Sud, là-bas, au loin…
Mais pour l’instant, il n’y a point
D’irrévérencieux coloriage :
Pas de violence ni d’outrage
A cette ineffable douceur !
Ces tons passés dont la rousseur
Semble élavée par la vieillesse
Donnent au jardin la mollesse
D’une belle endormie d’antan.
Passent les jours, passe le temps…
Puisse cette douceur de vivre
Encor bien longtemps nous survivre !
**Merci à Denis qui m’a « offert » ces deux vers, autour desquels j’ai « bâti » ce poème !