Poème illustré par un tableau de :
Josette Esnard
L’automne déambule en repeignant les feuilles
A grands coups de pinceau dégoulinant de roux.
Lui emboîtant le pas avec force frous-frous,
Le mistral veut l’aider, mais balourd il effeuille
Les micocouliers gris ombrageant le Prado.
Incurvé en coupole au-dessus de Marseille,
L’air est si cristallin que tous s’en émerveillent !
L’on en a oublié qu’une pluie en rideau
Le flagellait hier avec tant de violence
Qu’on ne pouvait sortir. Aujourd’hui il fait beau,
Un temps limpide et doux, juste comme il le faut !
Un soleil tamisé, pas encore en dormance,
Réchauffe avec amour le Vieux Port et les quais.
La mer bat doucement, bien qu’elle se prépare
Aux grands coups de boutoir et au grand tintamarre
Des tempêtes d’hiver. Mais pourquoi paniquer
Puisqu’on n’est qu’en octobre et que la ville est belle
Sous la lumière ambrée des tout derniers beaux jours ?
Les rues se sont fardées. Un vent léger y court,
Qui fait danser les feuill(es) en folles ribambelles…