Poème illustré par un tableau de :
Claude Monet
(1840-1926)
L’air tout guilleret picote le nez
Car il fait frisquet au fond du jardin.
Le soleil naissant encor incertain
A des contours flous qu’on dirait gommés.
Là-bas le platane est bien vert encor,
Et quand le mistral se met à cracher,
Il doit souffler fort pour lui arracher
Ses plus frêles feuilles épiquetées d’or.
Les fleurs sont touffues et comme en juillet
Eclatent de vie et d’effloraison.
Cependant septembre, insidieux poison,
Les tue peu à peu en chassant l’été.
Mais c’est vivifiant de baguenauder
Sous les arbres drus fleurant bon l’automne.
Il fait presque doux. Le ciel fanfaronne,
Et son bleu turquoise semble exagéré.