Battant le carreau gris la pluie grise s’écoule
En billes argentées qui glissent lentement,
Laissant comme un sillage, un sillon gris qui roule
En zigzaguant tout doux et verticalement.
Car cet automne est fade et morne et indécis,
Sans formes, sans couleurs, avec une pluie molle.
Un automne très terne, un automne très gris
Et qui semble oublier que la Provence est folle
Et toute en contrecoups, en à-coups, en saccades !
Mais pas cette année-ci : c’est un automne mou
S’étirant lentement sous des averses fades !
Où est donc le mistral, notre vent fort et fou
Qui nous rend tous fadas, mais qui est si vivant ?
Le ciel tout grisailleux repose sur la ville
Et donne l’impression d’être bien trop pesant,
Stagnant depuis des jours, poisseux et immobile.