Poème illustré par un tableau de :
André Lhote
(1885-1962)
En bleu et blanc, onze bonshommes
Jouent au ballon sur la pelouse
Verte et bien drue du Vélodrome.
Aujourd’hui c’est contre Toulouse
Qu’ils vont se battre, déchaînés.
Dans les gradins la foule gronde,
Et vraiment, vraiment l’on dirait
Que l’enjeu, c’est la paix du monde !
Ils courent comme des déments
Derrière cette fichue balle
Qui les nargue en rebondissant,
Leur préférant le camp rival.
Ils sont beaux, bronzés et musclés
Comme de jeunes dieux romains,
Mais ils n’usent que de leurs pieds
En oubliant qu’ils ont deux mains.
Pourquoi ne s’en servent-ils pas
Pour maîtriser cet objet rond
Qui roule toujours tout là-bas ?
Mais donnez-leur donc deux ballons !