Voici donc le printemps ! Un vol de moucherons
Danse dans l’air léger du tout nouvel avril.
Un ballet saccadé fait de cent et de mille
Insectes concordants, d’étranges bestions :
Jamais de collisions malgré l’incohérence
De leur vol en zigzags. Ne tournant qu’au carré,
Ne connaissant que l’angle, ils ne savent voler
Qu’en faisant du surplace ; sans aucune ordonnance,
Sans organisation et sans télescopage,
Ils montent, redescendent, remontent en biais,
En long et en travers, sans jamais se heurter :
C’est vraiment du grand art ! Oui, mais pour quel usage ?
Pourquoi ne savent-ils pas tournoyer en rond ?
Et pourquoi ce ballet et ce rassemblement
D’insectes biscornus dans l’air chaud et tremblant ?
Le vol des moucherons pose moultes questions…