Semblable à un beau fruit que l’été ensoleille,
Elle dort sur la plage, et son corps s’émerveille
Des frôlements frisquets d’un impudent mistral
Aussi dévergondé que juillet est brutal
En cet été trop chaud. Sa peau est nectarine,
Finement duvetée ; couleur de mandarine
Sont ses joues de velours. Son petit nez tout rond,
Où commence à perler quelque transpiration,
Luit tel un lumignon sous les chaudes caresses
Du soleil au zénith. La lumière traîtresse
Fait cligner ses longs yeux de faon presqu’aveuglé
Par l’éblouissement perfide de l’été.
Il fait vraiment très chaud, mais – las ! La jeune fille
Ne s’en rend pas bien compte, et de l’eau qui pétille
Jaillissent de longs rais qui vont blesser sa peau ;
Elle est pour le soleil un magnifique appeau…
Que sera dans vingt ans sa santé devenue
A s’exposer ainsi ? A s’oindre toute nue
De ce flux lumineux ? Les rayons meurtriers
Toujours plus acérés détruisent sa beauté…