Poème illustré par une oeuvre de :
Julie
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Si tu avais, petit, un bon mètre de plus,
Je serais terrifiée ! Avec ta queue tordue
Et ton corps reptilien raidi comme une pierre,
Tu es un petit monstre évadé de l’enfer
Ecrasé de chaleur du fin-fond du jardin.
Entré dans la maison – minuscule saurien,
Derrière une fourmi ou toute autre bestiole,
Te voici pris au piège et sous la casserole
Que j’ai jetée sur toi afin de t’attraper.
Je suis bien ennuyée, n’osant la soulever
Car Gédéon le chat est tout prêt à bondir
Sur toi, petit lézard, quand tu en vas jaillir !
Que faire, enquiquineur ? T’attraper par la queue
Pour qu’alors tu me laisses un moignon tout visqueux
Se tordant tel un ver entre pouce et majeur ?
Ne pouvais-tu rester à bader dans mes fleurs ?
Ouf ! J’ai bouclé le chat tout au fond du cellier.
C’est à coups de balai que je vais te chasser,
Frétillant de terreur, dehors, sur la terrasse…
En préservant ta queue comme une ultime grâce.