Poème illustré par un tableau de :
Auguste Renoir
(1841-1919)
On a déjà sorti les sièges et la table.
Il fait parfois très chaud, l’été s’est installé.
On jouit désormais de très longues soirées
Où l’on se couche tard : on n’est plus raisonnable.
Un insecte criquète tout au fond des futaies
Jusqu’à presque neuf heur(es). Le mistral qui décroît
Est enfin supportable, et le vieux pin poudroie,
Couvrant de son pollen les tommettes cirées.
L’eau devient attirante, on se met à rêver
De bains voluptueux, bercés par la bascule
Des vagues clapotant sur la plage cuivrée.
Le printemps s’est enfui. Quant à l’été sournois,
Il mijote son coup, tout doux, en tapinois,
Pour se muer un jour en presque canicule.