Brignole(s) est une ville où rôdent des histoires
Pittoresquement drôles. Les vieilles cités
Ont ainsi tout un lot de légendes pipées
Et je vais vous conter l’une des plus notoires :
Dans la rue des Lanciers une vieille maison
Abritait autrefois la Garde, et quelques hommes
Y vivaient constamment. Une caserne en somme,
Occupée nuit et jour et en toutes saisons !
Sur la façade ocrée deux pierres à crochets :
Les soldats qui rentraient, non sans désinvolture,
Laissaient leur lance en bas debout contre le mur,
Ainsi moins empêtrés pour monter l’escalier !
Arrivés au premier, penchés à la fenêtre,
Ils saisissaient leur arme et puis ils la posaient
A plat sur les crochets. Ils s’endormaient en paix
Puis reprenaient l’objet quand ils quittaient les êtres…
Rares sont ceux sachant à quoi pouvaient servir
Ces pierres à crochets ! Quelques vieux Brignolais ?
La Provence est ainsi, qui bruisse de secrets
Qu’il ne faut oublier ni ne laisser mourir…
Poème offert à la ville de Brignoles