Tout au bord de l’abyss(e), sur des collines bleues,
Sont posés des palais de marbre et de porphyre
Qui semblent onduler dans les remous saphir.
La Méditerranée délite peu à peu
Les arcades blanchies par le temps de la mer,
Ce long temps immuable érodant et creusant
Les façades rongées tels des squelettes blancs.
C’est un monde blafard, où même la lumière
N’est plus qu’une pénombre où flottent des poissons
Rassemblés en essaims comme vols d’étourneaux.
Des statues écroulées gisent dans les coraux,
Et leurs énormes yeux ouverts sur les grands fonds
Sont emplis de varech, de boue, de tentacules
Qui les font palpiter comme s’ils regardaient
Un abîme inconnu aux gouffres insondés,
Un vide terrifiant grouillant d’animalcules .