A l’horizon, vers La Barben,
La nue est devenue très rouge.
Voici le vent, l’angoisse point :
Il semble qu’au loin le ciel bouge !
On est comme des chiens de chasse
Aux aguets et à renifler :
N’y aurait-il pas une trace
De fumée qui pique le nez ?
Tout est si sec depuis des mois !
Et toute l’herbe qui craquète
Porte en elle un germe d’effroi :
Un feu possible qui s’apprête
A tout dévorer goulûment.
Mais ce n’est rien, une lubie,
La peur s’efface doucement.
Nous redevenons des vigies.