Le printemps qui s’avance à petits pas légers
Déplisse les bourgeons encor empaquetés
Dans leur gaine soyeuse. Et avril, tout joyeux
D’être de la partie, repeint le ciel en bleu
D’un pinceau délicat ! Il y a fort à faire,
Car, malgré le soleil, il subsiste dans l’air
Un zeste de rudesse et des bribes de froid :
Bien que l’hiver faiblard soit vraiment aux abois,
Il lui reste pourtant quelques tours dans son sac
Et il pourrait lancer une dernière attaque,
Poussé par le mistral toujours prêt à l’aider !
Mais mieux vaut oublier d’aussi tristes pensées ;
Tout va bien pour l’instant, et le temps est si doux
Qu’il vient vous mettre au coeur des désirs un peu fous
Et même polissons. Foin de tout pessimisme !
Le soleil printanier a dessiné un prisme
De couleurs irisées sur l’eau de la fontaine
Qui, depuis ce matin, gazouille à perdre haleine.
Bouclés et bien dodus, des nuages tout ronds
Mais exsangues de pluie survolent Sisteron.