La ville

Poème illustré par un tableau de :

Guesmaz 

Monstres dégingandés égratignant le ciel
Et buildings élancés oscillant dans le vent,
C’est une ville-pieuvre qui croît en détruisant
La campagne blessée à coups de tracto-pelles.

Elle est faite de traits verticaux et de tours
Raides dans leurs carcans opaques et lustrés
Où se mire un ciel âpre, un ciel désespéré.
Tout n’est plus que béton à des mille alentour.

Elle a jailli un jour avalant la lumière,
Amas de blocs hideux et de gros parpaings gris
Se penchant de guingois sur l’eau terne et pourrie
Où du fuel irisé empègue la rivière.

Mais parfois l’arc-en-ciel se déploie sur les rives
Et l’eau miroite au pied des grands vaisseaux d’acier.
Le port ressemble alors au monde enluminé
D’avant ce monde fou qui vogue à la dérive.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Cités provençales, Marseille, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.