L’enjoleuse

Elle est verte, elle est bleue, pointillée d’émeraude
Avec des reflets noirs. Ses vagues en maraude
Viennent ronger la plage en la désagrégeant
De leur écume d’or entrelacée d’argent.

Elle paraît si calme et semble si sereine !
Mais parfois la folie de ses flots se déchaîne
Quand un mistral trop fort la flagelle et la mord.
Se tordant sous ses coups, elle hurle à la mort.

Et voulant se venger, elle devient brutale,
Sans aucune pitié ; elle se veut fatale
A ceux qui la défient sur leur barque en papier.
Pauvres gens de Là-bas, surtout ne vous y fiez

Jamais, au grand jamais ! Oubliez la cadence
De cette fausse amie vous conviant à la danse.
N’essayez point de fuir vos rivages maudits :
Vous y êtes vivants, et quoi qu’on vous ait dit

Résistez aux attraits de ces eaux si câlines
Dont la surface bleue doucement dodeline
Pour mieux vous attirer. Monstrueux élément
Aspirant vos bateaux comme un énorme aimant,

Elle va vous noyer comme tant d’autres frères.
Ne vaudrait-il pas mieux opter pour la misère
Plutôt que de finir phagocytés par l’eau ?
Vos matins et vos soirs peuvent être si beaux…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Méditerranée. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.