L’on sent son corps qui s’effiloche
Comme un vieux tissu trop usé.
L’on était beau, l’on devient moche :
Mon Dieu ! Que le Temps est rusé…
Il avance à tout petit pas,
Mais il laisse sur vous des traces :
Les souvenirs d’anciens émois
Qui plus jamais, non, ne s’effacent !
Certains sont comme des corbeaux
Rongeant et corrodant votre âme.
Ces stigmates sur votre peau ?
Les sillons creusés par des larmes
Qui ont coulé bien trop souvent.
Mon Dieu, que la vieillesse est dure
Quand on y sent souffler le vent
De sa mort. Et la triste usure
Marquant les corps et les visages
Est si pénible à supporter !
Malgré la révolte et la rage,
Que l’âge est donc lourd à porter…