
Printemps du mois de mars, tu n’es vraiment qu’un leurre,
Tu nous fais miroiter le soleil qui revient,
Puis soudain c’est la neige et un vrai temps de chien !
L’on a été trompés. Les bourgeons qui se meurent,
– De grands prématurés – sont maintenant flétris
Sans même avoir vécu. Et leurs mini pétales
Brûlés par la gelée et la brume ne valent
Même plus un regard. Petits boulots pourris,
Ils étaient trop pressés ! Alors, soyez patientes,
Mesdames qui lorgnaient aussi du bon côté
De votre penderie, où vos robes d’été
Virevoltaient déjà, follement impatientes
D’exhiber leur beauté et leurs froufrous si doux
Pour le moment, ici, c’est une vraie tempête,
Avec des tourbillons, d’énormes pirouettes
Du mistral qui mugit, à nous rendre tous fous
Nous étions en tee-shirts ou en tenue légère ?
Aujourd’hui j’ai failli prendre un sacré gadin
En glissant sur la glace au fond de mon jardin
Mais qu’arrive-t-il donc à notre vieille Terre ?

Votre dernier poème nous dit « un curieux mois de mars », j’ajouterai, malheureusement, « un terrible mois d’avril ». Chère Vette vous nous avez quittés si soudainement que le vide que vous laissez est abyssal !
J’ai voulu vous rendre un dernier hommage à ma façon, vous qui avez été ma lumière en poésie. Je ne sais pas si ce texte vous suivra « là-haut », qu’importe je vous l’adresse, il sera mon « au revoir » :
L’ENVOL DU PAPILLON
Le ciel s’est obscurci et pourtant il fait beau.
Le souffle du printemps dans le ciel caracole,
Mais mon cœur est bien lourd, mon moral dégringole.
Un fait inattendu, un mauvais scénario
Vient me bouleverser. Ma très chère Vette,
Papillon de Provence, a rejoint les étoiles.
Ondulant sous le vent, sur son bateau sans voiles,
Elle essaime ses poèmes, silencieuse et discrète.
Passionnée, passionnante, sa plume faisait mouche.
Elle savait si bien parler de sa Provence,
Entrainant ses lecteurs dans la magnificence
Des sentiers parfumés sous un mistral farouche.
Généreuse et sensible, une âme lumineuse,
Elle était le reflet de la vraie poésie,
Structurée et classique, fidèle à son esprit.
D’une imagination fertile et ambitieuse,
Elle nous embarquait sur les nombreux chemins
De ses vagabondages. Génie en poésie,
Ses mots miraculeux nous laissaient étourdis,
En nous contant l’oiseau trillant dans son jardin,
La nature en fleurs, les couleurs de l’automne,
La mer qui virevolte adossée à Marseille,
Les tout premiers flocons, la danse de l’abeille,
Le « petit chat pelé » à l’allure friponne.
Elle la redoutait cette fameuse « Porte »,
Mais lui restait l’espoir de retrouver les siens.
Elle attendait surtout, ce fabuleux jardin,
Resplendissant de fleurs, couleur de toutes sortes,
Qui lui était promis au bout de son chemin.
Ce fut un coup du sort qui, l’ayant mise à terre,
La poussa brusquement dans cet imaginaire,
Pays ésotérique des Elfes et des Lutins…
29 avril 2025
A ma très chère et regrettée amie Vette de Fonclare