Flâne sur les galets de la plage aplatie
Par des siècles d’usure, oh Méditerranée :
Tu as le temps pour toi ! Des millions d’années
Pour tout réduire en sable. Car la berge investie
Inexorablement par ton flux incessant
S’effrite lentement au fil perpétuel
Du Temps qui coule et fuit, dont le cours immortel
Ne cessera jamais, impavide passant.
Viens et va, puis reviens. Eclabousse les plages
Vingt et une comptées – où Marseille alanguie
Oublie l’été venu la fureur de sa vie,
Car tu la domptes alors et la rend presque sage
En la berçant tout doux et délicatement.
Mais ce qu’elle ne sait, c’est qu’elle, elle mourra
Forcément. Comme tout. Toi, tu transformeras
Tous les galets en sable. Invariablement…
Ne vous étonnez pas : pour moi, Marseille est tantôt féminine, tantôt masculin !