Pour tenter d’aller mieux, je m’en vais fréquenter
Ces quartiers pas mal chauds tout au Nord de Marseille ;
Je vais m’y acheter des bribes de soleil
Pour rendre indifférent mon coeur endommagé.
J’oublierai mon chagrin, le monde sera rose ;
Et, comme autour de moi ces vols de papillons,
J’y flotterai aussi comme un gai compagnon
Enivré du tragique implacable des choses.
Tout deviendra alors aussi clair que le ciel ;
Je ne marcherai plus, oh non, je danserai…
Et même planerai, peut-être volerai
Sans même avoir besoin d’hypothétiques ailes !
Et la vie sera belle : oublié mon chagrin !
Tout aussi vacillant qu’un pingouin alcoolique,
J’essaierai de mener mes pas acrobatiques
Jusqu’à la mer, là-bas, en songeant qu’il est vain
De se ronger ainsi pour presque rien du tout…
Mais j’ai le coeur qui vire et les yeux qui tournoient,
La nausée, le tournis et la gueule de bois…
Oh, suis-je vraiment fait pour une vie de fou ?