Le soleil est un ogre…

Poème illustré par un tableau de :

Gabriel Calef
www.gabrielcalef.com

Le soleil est un ogre. Hypocrite en hiver,
Il joue au bon copain mais  ses dents sont usées
Par ses agapes d’août. Il doit donc les laisser
Repousser pour avril. Mais dès juin – ô misère !

Quand il se sent puissant et de nouveau armé,
Il se jette sur nous pour faire un grand festin.
Il n’y a guère donc qu’au tout petit matin
Où il repose encor qu’on peut lui échapper.

Tout d’abord il nous lèche et l’on devient tout rose.
Ses rayons sont aigus comme des traits de feu ;
Il nous fait rissoler, l’on cuit, et peu à peu
L’on tourne à l’écrevisse. Il faut marquer la pause

Et pour lui échapper rechercher un coin frais,
Si l’on ne veut rôtir et y laisser sa peau.
Qui fait le fanfaron pour paraître plus beau
Se retrouve le soir avec le cuir pelé !

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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